Nouveau monde, si familier (libre)

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La nuit était déjà bien avancée, si loin qu'il était de chez lui, c'était toujours ce moment là. Là ou la nuit était la plus noire, l'heure universelle ou l'instinct des plus vertueux leurs commandaient le sommeil et le calfeutrage bien au chaud, loin de tout ce qui s'éveille dans les nuits si avancées.

C'est tout d'abord les prostituées qui ouvrent le bal. Comme des Belles de nuit, elles s'éveillent et laissent éclore leurs pétales à l'appel de la fraîcheur du soir. Plus ou moins affriolantes, il y avait celles qui n'étaient pas sûres d'elles et demeuraient dans les ruelles sombres, d'autres qui s'affichaient en pleine rue sous la lumière, comme des conquérantes au sourire triomphal....Des lionnes qui faisaient les farouches, mais dont la fierté factice et les faux airs attirants de dominatrices s'évanouissaient au premier client qui les malmenaient.
Theodore les avaient parfois en pitié. Il n'y avait bien que des sauvages pour piétiner des fleurs.

Il marchait dans les rues, en direction d'un parc. Il avait souhaité voir la ville à son heure la plus sombre, il voulait la sentir, se trouver des repères...Tout était pourtant plus familier qu'il ne l'avait imaginé: l'architecture, quoique plus hétéroclite, était presque l'exact style d'Earthend. Et Theodore avait pu de même observer les bourgeois paradant que les mandiants difformes. Le défilé des rues, ce carnaval diurne que les humains appréciaient tant. Theodore avait parfois du mal à comprendre.

L'odeur agréable des fleurs lui parvenaient déjà, une lueur d'excitation presque enfantine s'alluma dans le regard de l'Incube. Voila ce qui avait toujours manqué à Earthend: un parc, un grand parc avec des fleurs! Quelque chose le dérangea pourtant, et ça venait de non loin, un coin de rue, un peu sombre. Pas besoin d'être une flèche ni un Incube pour comprendre qu'un sauvage n'avait pas attendu une chambre pour piétiner sa fleur. Et aux râles qu'il percevait, il n'était visiblement pas enclin à procurer un quelconque plaisir à sa donzelle du soir. Proprement égoiste, il ne fallais pas être comme lui pour savoir au moins faire ça correctement...

Il se décida à entrer dans le parc, effleurant du bout des doigts la grille. Il effleura les fleurs endormies, qui répendaient leurs parfum suave dans l'air frais. Oui, rafraichissant...Theodore voulait tout toucher, comme si ce sens lui permettait de mieux sentir les choses, et il ne cachait pas son émerveillement et son plaisir. Lorsqu'enfin il arriva au niveau de ce qui semblait être une petite fontaine, il redevint serieux. Plongeant l'une de ses mains dans l'eau, il attendit que l'onde dérangée se calme et savoura le contact du liquide cristallin sur ses doigts.

Un bruit derrière lui le fit se retourner, retirant brusquement sa main de l'eau avec grand bruit. Il fixa l'ombre de ses yeux jaunes, lui faisant comprendre sans dire un seul mot qu'il l'avait vu

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Les fenêtres étaient bien ouvertes, les draps ne couvraient plus son corps nu et couvert de cicatrices, il sentait la brise sur sa peau, et pourtant non, il n'arrivait pas à dormir, il n'arrivait pas à ne plus sentir cet étouffement, cette chaleur de son être, comme si un démon brûlait en lui, c'était des plus désagréables. Comprenant qu'il ne pourrait dormir, le chien de guerre se leva, tant qu'à y être, autant chercher une façon de s'endormir, un meurtre quelconque peut être... Un massacre... Le démembrement d'un anonyme ivrogne pourquoi pas... Un sourire mince et bref étira ses lèvres à cette pensée. Il se leva donc et s'habilla, un pantalon de cuir à même la peau, un haut d'un tissus fin couvrant son torse mince et étrangement ambré, qu'il maintenu avec une ceinture de peau, puis une veste de cuir épais sans manches et enfin ses bracelets qui ne le quittaient que rarement, il s'attacha les cheveux et plaça son bandeau sur son oeil mort, s'arma de deux longs sabres noirs, mit ses hautes chausses et sortit par la même fenêtre ouverte.
Yuura marcha sans but précis, de toute façon il n'avait pas besoin d'avoir de but, il marcherai jusqu'à ce que le sommeil vienne, et qu'importe qu'il dorme sur un toit ou roulé en boule dans un coin d'herbe, ce n'étaient que des détails... Recherchant une quelconque proie. Une odeur altéra son calme, une odeur de beuverie, de sexe et de bêtise animale, il haïssait cette odeur, oh comme il la haïssait... Un minimum d'élégance et de classe était exigée pour lui, même dans un acte semblant aussi bestial que celui de la Luxure. Il soupira et s'avança sans hésiter, il les voyait, les deux formes, l'homme ondulant sans la moindre grâce dans le corps de la putain, aucun esthétisme, que de pitié. La mort elle au moins saurait être belle... Comme les pétales de ces fleurs tombant à l'automne... Douce et lente mort...
Telle l'ombre, il s'approcha de l'homme et glissa sans un soupir sa lame sur sa gorge, tranchant l'artère, puis la trachée, dans un silence tel qu'il en devenait effrayant. Puis un simple gargouillis et un discret bruit de jet, magnifique dose de carmin qui s'étalait sur la poitrine nue et la peau blanche couverte de sueur. Tableau de toute beauté, qui aurait pu être parfait sans l'odeur désagréable de la mauvaise bière... La fille de joie ne cria même pas, totalement sous le choc, totalement subjuguée par cet être, dont on ne savait à son visage s'il était homme ou femme, il la laissa reposer dans le monde de l'inconscience et poursuivit sa route.
Une fragrance enfin, endormie certes, mais appréciable, il rangeant son arme pour que les quelques gouttes de sang ne viennent pas altéré la beauté pure du décor, et avança à pas lent dans l'herbe. Une forme humaine à quelques pas attira son attention, il ne chercha pas à l'approcher, ni à signaler sa présence, mais il le sentit, puis le vit. Plus la peine de l'ignorer à présent, Yuura releva le regard et plongea son oeil unique dans le sien, voyant toujours noir d'un côté, maudit angle mort. Puis il s'inclina simplement et s'accroupit au bord d'un bosquet pour caresser les roses en silence, appréciant avec une certaine perversité de surprendre ainsi ces doux êtres dans leur sommeil.

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Une odeur plus subtile que celle des roses s'était répendue dans l'air, alors que le regard de Theodore était toujours fixé sur l'inconnu. Ou l'inconnue? C'était difficile à voir, bien que la distance ne soit pas si grande. La seule chose qu'il remarqua, c'était le bandeau qui recouvrait un oeil de l'être.

L'Incube venait d'arriver dans cette ville, il ignorait encore tout de tout ce qu'il y avait à voir et à savoir. Mais il était évident que cette personne ne faisait pas partie de la catégorie des personnes "lambda" de cette ville. Les gens qu'il avait croisés n'avaient pas....Cette aura, cette apparence. Ou peut être était ce parcequ'il venait d'arriver et qu'il ne s'était pas encore acclimaté...A part son chef de clan et son maître, il ne connaissait personne.

Cette odeur était familière, mais très subtile. Theodore la reconnut enfin, alors que l'autre s'était incliné et assit et caressait les roses avec un geste doux qui paraissait surprenant. Theodore n'avait pas bougé, son visage était totalement impassible, mais ce n'était aucunement un signe de méfiance ou d'hostilité.

-Vous sentez le sang ,dit il simplement d'une voix calme, Etes vous bléssé? Ou...Faites vous partie des gens qui le font couler?

La réponse importait peu à l'Incube. A vrais dire, il était plus probable que cela soit de la deuxième option: la personne ne semblait pas bléssée, ne boitait pas, et l'odeur n'était que très légère. Il ou elle ne devait pas en avoir sur ses vêtements, ou si peu que c'en était presque imperceptible. Se retrouver en face de quelqu'un de dangereux, fus-ce un tueur sanguinaire, ne l'impressionnait pas. Les choses étaient comme elle l'étaient, plutôt que d'avoir peur et de s'apitoyer, il n'aurait qu'à fuir. Ses pouvoirs étaient utiles dans ce genre de cas.

Pourtant il ne sentait aucune animosité, la personne était assise, semblait apprécier les fleurs délicates comme Theodore le faisait auparavant. Patiemment, l'homme attendit la réponse, cherchant à cacher la pointe de curiosité qui se laissait à voir.

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La tentation avait été grande, dans son sadisme, d'écraser soudain la fleur, de la surprendre et de la choquer par sa soudaine cruauté, mais non, il n'avait pas envie de traumatiser ces princesses sous estimées, il avait besoin d'un peude paix soudain, lunatique Yuura, nous l'admettrons. Il releva son oeil sans expression pour le plonger dans le regard de son interlocuteur et murmura simplement, avec un accent étrange dont on ne saurai trouver la provenance.

J'ai transformé une scène affreuse enune belle scène, elle le méritait. Putain devient veuve noire, beaufutur pour l'enfant qu'elle porte.

Il savait que ses paroles ne seraient pas des plus comprises, mais il l'avait sentit, il avait sentit l'enfant chez cette fille dont il avait égorgé le client, cela se voyait à son ventre légèrement rebondit et à ses seins gonflés,non par le plaisir, quel plaisir aurait-elle pu avoir ainsi, mais parla future maternité. De toute manière, ce n'était pas de ses affaires, et il avait répondu (plus ou moins) à la question de l'étrange créature. Baissant a nouveau le regard sur les fleurs, il les fixa, mais n'avait soudain plus envie de les toucher, ni pour les écraser ni pour les caresser. Restant accroupit, il retira lentement ses armes de sa taille, les déposa au sol et s'allongea à leur côté, mains sous la nuque pour fixer le ciel en silence, profitant du silence et de l'immensité de la nuit. Puis, comme s'il souhaitait entrer en contact avait on ne savait quel entité, il fit doucement glisser sa main sur l'herbe épaisse et encore sèche qui, dans quelques heures, se couvrirait de rosée. Ses doigts couraient doucement sur le bout des tiges vertes, se laissant chatouiller,faisant appel à chacun de ses sens pour s'oublier et oublier ce monde, les grandes rivières du sien lui manquait, mais il ne fallait pas y penser, tout cela était terminé à présent.

Malgré son calme, le jeune (?)homme n'avait pour autant pas oublié l'être présent devant lui,même s'il ne lui jetai pas un regard, il sentait sa présence devant lui, il savait plus ou moins quand il le regardait, et cela ne le dérangeait pas plus qu'un autre, il savait que même si l'être faisait le moindre geste susceptible d'attenter à sa sécurité, Il serait taillé en pièces.

Un temps,un espace passa, puis soudain Yuura se releva, défit sa longue et haute couette et s'avança vers le lac, passant devant l'homme, il retira un a un ses vêtements et se glissa dans l'eau, sans plonger, avançant juste à pas lent jusqu'à ce que l'eau le couvre jusqu'à mi torse, puis il ne bougea plus, fermant à demi les yeux, l'homme aurait pu ne pas être là que rien n'aurait changé, si ce n'est sa vigilance...

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