perdition (libre)

Invité

Youri étant sorti en courant du laboratoire, sans prendre le temps de soigner sa blessure. Il tenait d'une main son poignet ensanglanté, presque arraché. Il avait couru, laissant là bas la femme sans même se soucier d'elle. Non, ce n'était pas le moment. Ses crocs le gênaient, il haletait. Des rues, des rues à perte de vue, ou était il, ou allait il? Youri n'en savait rien. Il était perdu, dans tout les sens du terme. Il avait faibli, échoué, n'avait pas réussi à refouler assez ses émotions. Et il savait qu'il allait le payer.
Sa peau déjà très pâle avait virée au blanc de craie, des plaies grisâtres apparaissaient sur sa peau. Dans sa tête, il vit l'homme prendre sa pelle...non, non pas question, pas se faire enterrer, pas encore...L'Ombre commençait à délirer, tout ce sang qu'il perdait le rendait à son état de cadavre, il perdait tout contrôle. Du sang, de la chair, une âme...il lui fallait une âme.
Il en trouva une, à un tournant. Youri heurta presque une femme légèrement vêtue qui n'eut pas le temps de protester qu'il s'était déjà jeté sur elle. Elle hurla à peine, mourut très vite. Le sang coulait en abondance sur le sol, à genoux, Youri resta un instant immobile, penché, le visage contre la peau de la femme encore chaude. Il avait tué. Il avait cédé à son pire ennemi, lui même. La folie avait à nouveau gagnée contre sa raison, il ne pouvait plus contenir ses émotions comme il avait tenté de le faire. Les émotions. c'était elles sa faiblesse, elles que les autres avaient manipulés depuis le début pour se servir de lui, c'était à cause de ses sentiments qu'il était mort, qu'il était fou.
Il pleuvait à torrents, mais il restait toujours là, auprès du cadavre, tremblant, sa peau prenant une apparence toujours plus horrible.

"...merde...merde merde MERDE!"

plongeant ses crocs dans la chair morte de la femme il se délecta de sa chair, de son sang, sentant l'âme glisser en lui, réparer son corps. Il respirait bruyemment, frappait du poing le corps en hurlant "merde!". Il fallait qu'il se calme. Déjà sa peau et ses dents revenaient à la normale, il se dominait mieux. Prit d'un haut-le-coeur, il recula du cadavre et se colla contre un mur, assit sur le sol, ignorant ses vêtements et ses cheveux dégoulinants de pluie. Pourtant l'accalmie ne dura pas longtemps, des bruits de pas près de lui lui indiquèrent qu'il n'était pas seul. Pourtant Youri ne bougea pas, ne s'en soucia pas.

Invité

Satanée pluie, elle n'avait pas prévenue, ou bien le travail avait été tellement préoccupant que le démon ne l'avait pas vue venir. Dans tous les cas de figure, Zhan devait traverser la ville sans pouvoir se protéger de l'intempérie. Les gouttes ne l'empêchaient pas de suivre un circuit établi à l'avance, celui qu'il avait emprunté à l'allée, avant de s'enfermer dans ce bâtiment pour achever des dossiers. Déambulant, droit et rapide, un léger sourire aux lèvres, il se félicita des efforts qu'il venait de fournir. Ses recherches avançaient bien et bientôt, il pourrait proposer ses thèses aux plus grands noms humains du domaine scientifiques ! Restait encore à les rencontrer, ces grands noms... plus le temps passait, plus Zhan se surprenait à avoir des réactions humaines. C'était étrange mais ravissant.

Au détour d'une ruelle, il put apercevoir à travers la pluie qui tombait drue, une silhouette adossée à un mur. Mince, un humain sans abris ? Il y avait aussi, non loin, une autre masse, au sol, étalée. Se rapprochant, le démon put constater la présence du sang. Effaçant son sourire, il ralentit ses pas jusqu'à s'immobiliser à quelques mètres de la scène. Un homme, trempé, plein d'hémoglobine, vivant, et une femme... morte, dans un état physique lamentable. Zhan n'émit aucune hypothèse, il se contenta de se diriger vers l'homme pour le protéger de la pluie avec un de ses dossiers qu'il tendit au-dessus de sa tête. Il lui adressa un regard amical, bien qu'inquiet :

"- Tout va bien ?"

Il n'était pas dans ses habitudes de critiquer les actes des humains. Dans le cas présent, il ignorait tout et temps qu'il pouvait sauver des vies, il le ferait aveuglément. La femme était morte, l'homme vivant, l'air secoué...

Invité

les pas s'arrêtèrent, Youri espéra presque un instant que le passant allait passer son chemin. Mais la personne s'approcha encore, près. l'Ombre était dans un état pitoyable, il le savait, mais il avait réussi à se calmer. Se maudissant de sa faiblesse, il entendit une voix, masculine.
Il avait envie de hurler, de le faire fuir, de faire quelque chose mais il resta là, assit contre ce mur, tremblant. Avait il 'peur'? Youri n'en savait rien. C'était comme si quelque chose tordait son esprit, puisque physiquement il ne ressentait plus grand chose. La bonne nouvelle était au moins qu'il s'était assez calmé pour ne pas sauter à la gorge de l'inconnu. Mais c'était étrange de se sentir aussi faible, aussi petit. Youri en avait presque honte.
Il leva la tête, tenta de refouler tout ce capharnaum intérieur qui le secouait trop vivement, mais il n'arrivait pas à tout ravaler, à retrouver son apaisant vide. Ses lèvres tremblaient toujours, et on lisait dans ses yeux un mélange d'incompréhension, de peur.

"n...non...je...j'ai rien fait..." murmura il en essayant de ne pas trembler

Invité

Zhan aurait voulu sourire mais l'état de l'homme l'en empêchait. La fatigue de son corps était extrême et son esprit faisait bien plus que sembler troublé. Il venait d'arriver quelque chose de grave ; en tant que médecin, le démon ne pouvait laisser cet homme dans cet état, il lui fallait au plus vite un endroit sec et des vitamines, du repos, du calcium... et en tant qu'admirateur des humains, c'était pour lui une occasion rêvée de fonder un lien fort avec celui-ci. Oui, Zhan voyait aussi son profit dans la situation, mais poursuivit par ses instincts militaires, c'était la survie de l'homme qui passait en priorité.

Il était inutile de lui demander s'il pouvait marcher. Affaibli, l'homme avait déjà peine à formuler une phrase. Zhan approuva d'un mouvement de tête :

"- Je ne vous accuse de rien, Monsieur. Vous avez besoin de soins, je suis médecin. Je vais vous emmener au chaud, où je pourrais vous remettre sur pieds."

Il réussit à lui sourire. Puis, posant son dossier à terre, le démon attrapa l'homme et le souleva, le mettant ainsi en position debout. Là, il put appuyer son dos contre le torse et faire balancer le corps sur lui. Passant ses bras sous les genoux pour maintenant l'homme, il s'abaissa et récupéra son dossier. La pluie n'avait pas cessé d'une once et le chemin était encore un peu long avant de retrouver ses appartements. Zhan se mit en route, avançant selon son circuit prévu, rapidement. D'autant plus rapidement que l'état de son "patient" était grave.

Assez vite, heureusement, les bâtiments familiers se firent voir et pour rassurer l'homme, le démon dit d'une douce voix qu'ils seraient bientôt à la maison.

(la suite dans les résidences... j'y posterais après ta réponse, ça te convient ? ^^)

Invité

(aucun problème, je te laisse commencer le sujet ^^)

Youri entendit l'homme parler de soins, de choses qu'il ne comprenait pas ou n'avait pas envie de comprendre. l'Ombre avait envie de rire, mais il ne réussit pas à grand chose. Il avait déjà contracté pire qu'une crise de folie, il avait failli mourir de la rage dans les catacombes d'une bibliothèque, manqué de se faire enterrer vivant...L'homme était donc, ou semblait être une sorte de médecin? Youri avait l'esprit trop embrumé. Maintenant qu'il avait assez calmé sa folie meurtrière, le goût du sang dans sa bouche l'écoeurait. Il n'osait même pas poser les yeux sur le cadavre de la femme, qui devait être salement amoché.
Il se sentit soudain basculer, comme si on le transportait. L'Ombre aurait voulu disparaître, courir, mais il ne voulait pas. Il se résolut à attendre, attendre de recouvrer ses forces, puis aviser ensuite. Lentement il se concentra à refouler les hallucinations, et bien que tremblant encore, son visage ne tarda pas à redevenir presque totalement inexpressif. Il ignorait ou cet homme l'enmenait, mais peut lui importait.

» Lollipop [libre]
» Daydream [libre]
» L'antre de l'alchimiste [libre]